Aujourd’hui, je vais vous parler d’une cousette imprévue. Celle qui te tombe dessus sans crier gare, ou presque (il faut quand même passer par la case découpe du tissu et couture!!).

C’est la toute première fois que je vous parle de la marque République du Chiffon ici (et certainement une des dernières), et pour cause: non pas que les patrons ne me plaisent pas, mais il n’y a tout simplement pas ma taille. Il y a quelques années j’avais demandé à la créatrice, si elle comptait agrandir la gamme des tailles, et elle m’avait répondu par la négative. J’aimerais pourtant beaucoup réaliser la robe Josie ou encore la Veste Barbara, sans parler du combishort Yvonne, mais j’ai fini par me faire une raison. Je regrette sincèrement que beaucoup de marques de patrons ne s’intéressent pas aux plus grandes tailles, même si de plus en plus font l’effort de la représentativité.

Comme j’aime bien faire des patrons à ma taille, j’avais donc décidé de passer mon chemin… Pourtant certains patrons, dont la robe violette me faisaient de l’oeil. C’était sans compter sur ma maman, qui s’est mise à la couture, et qui est fan des réalisations de Lise Tailor. Elle a donc décidé de réaliser la robe Violette (vous pouvez voir les versions de Lise sur son blog), et je bavais d’envie devant le patron.

J’étais partagée entre le fait que le patron me plaise, et le fait que je doive le grader jusqu’à ma taille, car elle n’était pas proposée. A force d’en parler avec ma mère, et de voir le patron, j’ai finalement craqué: j’ai gradé le patron de deux tailles. Ce n’est pas difficile car il n’y a pas beaucoup de pièces à grader, et que les pans de la jupe sont extrêmement faciles à agrandir… Attention, si vous réalisez cette robe, n’oubliez pas que les marges de couture ne sont pas comprises dans le patron (à vous donc de les rajouter).

La robe Violette est une robe estivale, doublée ou non selon votre envie, avec une emmanchure tombante, proposée en version courte, ou longue. La ceinture à nouer est facultative et il n’est pas proposé de passants pour al faire tenir à la taille, elle est simplement nouée par dessus la robe. La taille est élastiquée.

Aujourd’hui, je vous présente donc ma version en taille 50 (telle qu’elle n’est pas proposée dans le patron donc 🙈).

Si j’ai décidé de grader moi-même deux tailles de plus, je l’ai fait sachant que les pièces sont faciles à adapter:

• la taille est froncée avec un élastique (donc adaptable),
• il n’y a pas de pinces poitrines sur le corsage qui est plutôt blousant
• La jupe est composée de rectangles froncés et c’est donc facile à agrandir.

La méthode que j’ai employée est une simple extension de la gradation prévue dans le patron. Elle ne prend donc pas en compte le fait que quand a une taille de plus, à partir du 44-46, on ne grossit pas de partout pareil. L’augmentation de la taille de poitrine ne va plus forcément de 2 en 2 cm ou de 4 en 4, comme les tailles plus petites. C’est donc une gradation simplifiée qui ne tient pas compte des changements de morphologies inhérents aux grandes tailles, mais la robe est plutôt large donc je n’ai pas pris le patron le plus difficile à grader. J’ai simplement vérifié au niveau de la taille que la longueur de l’élastique serait suffisante et la robe confortable à porter avant de le coudre à la taille.

Plusieurs d’entre vous m’ont demandé de vous préciser comment j’ai procédé pour agrandir le patron, voici donc ma méthode:

J’ai d’abord tracé des lignes droites sur plusieurs repères du patron, qui passent par toutes les tailles proposées : sur le repère du bas de l’emmanchure, sur le repère de l’épaule côté bras et côté encolure, et sur le repère de milieu dos et milieu devant au niveau de l’encolure… Comme sur la photo (ce sont les lignes violettes):

J’ai dessiné des hachures en violet pour vous représenter ce qui a été rajouté au patron pour représenter deux tailles supplémentaires. J’ai donc mesuré à de nombreux endroits combien de millimètres ont été ajoutés entre deux tailles déjà gradées. Puis j’ai mulitplié ce nombre par deux pour avoir la gradation sur deux tailles, et je l’ai reporté tout d’abord sur les droites violettes, puis sur tout le pourtour de mes pièces.

Attention, la gradation est également faite au niveau du pli sur les pièces de patron RDC, vous devrez donc grader également à cet endroit là. Ensuite, il y a des règles à respecter en matière de modélisme. Après avoir tracé mes courbes selon l’augmentation que j’ai calculée, j’ai par exemple vérifié que la platitude était bien respectée aux endroits stratégiques. Je m’explique: il faut avoir une ligne “plate” (qui respecte un angle de 90°) au niveau par exemple du milieu de l’encolure ou encore du bas du buste du vêtement, au niveau du pli. Je ne rentrerai pas plus dans le détail, mais je précise juste que j’ai fini de tracer mes pièces de patron à l’aide d’un perroquet en respectant le mieux possible les courbes des autres tailles, pour avoir un tomber le plus approchant possible.

Tout ça peut sembler un peu barbare à la première lecture (mes explications ne sont peut être pas les meilleures), mais si vous avez un peu d’expérience en couture, je pense que tout ça vous parlera un peu quand même (du moins j’espère!).

J’ai choisi de partir sur une version non doublée, dans un lin viscose de la boutique Les Marchandes (située à Toulouse, mais vous pouvez peut être passer commande via Instagram, c’est ce que j’avais fait à la fin du confinement), avec un joli motif de petites mûres estivales. Il me tardait d’utiliser ce tissu, qui est vraiment très confortable à porter, et plutôt facile à coudre, et à travailler. J’ai utilisé un coupon de deux mètres pour la version non doublée de la robe (impossible de porter une version doublée en été pour moi), et une jupe version courte avec deux volants. Il me semble qu’un des deux volants est un poil plus court que ce qui est prévu dans le patron (j’ai rogné un peu sur une marge de couture), pour pouvoir caser toutes les pièces dans mon coupon.

Cette robe est d’un confort absolu, mais j’avoue que j’ai eu un gros doute lorsque je l’ai passée. Je trouvais que c’était beaucoup trop blousant au niveau de la taille, au dessus de l’élastique et que le rendu n’était pas heureux. C’est surtout parce que j’ai l’habitude d’avoir des robes plutôt cintrées, et pas très loose à ce niveau là. En la portant ceci dit, je l’ai trouvée hyper confortable, et j’ai eu envie de la porter plusieurs jours de suite: c’est pour moi le signe d’une cousette réussie. J’ai eu aussi de jolis compliments à son propos, et apparemment elle me va bien, vu de l’extérieur ^^
Il semblerait que les volants de la jupe fassent oublier le côté blousant à la taille (?). Je ne saurais l’expliquer en tous cas mais j’ai fini par me faire à la coupe, et je trouve qu’elle est hyper respirante et agréable à porter. Je ne suis pas une grande adepte des volants, mais je trouve qu’ils sont acceptables quand c’est une jupe en deux parties avec deux volants froncés (j’avais déjà opté pour cette options sur une de mes versions de la robe myosotis), en tous cas sur moi. Le fit général de la robe est très joli, même si ce n’est pas forcément ce que j’ai l’habitude de porter. Sortir de sa zone de confort, ça peut être cool parfois aussi!

Les manches ne sont pas vraiment des manches, c’est juste des emmanchures tombantes et c’est une forme que j’aime bien (comme sur la robe Charlie Caftan par exemple).

Par ailleurs, je rajouterais qu’elle est quand même facile et rapide à coudre (si on oublie la gradation et l’assemblage du pdf, ce qui fait beaucoup haha), puisqu’il y a un dos, un devant, et une jupe composée de deux volants… Très peu de pièces donc, pour une couture express (il me semble que je l’ai faite en une soirée), qui a un rendu vraiment très sympa.

Et les finitions alors? J’ai surfilé les pièces du bas du corsage et le volant du haut, ainsi que la couture du haut du volant du bas (je ne sais pas si je vous ai perdues ou pas encore), et j’ai cousu deux lignes de fil de fronces pour avoir de jolies fronces bien réparties.

Pour la finition de la jupe, j’ai fait un ourlet de 2X1cm, je ne voulais pas que ma robe soit trop courte, et j’ai fini les emmanchures et l’encolure avec un biais maison. Et bien sûr, j’en ai profité pour y caser une jolie étiquette de la marque “Le gang des makers”. L’étiquette m’a été offerte par la marque, en revanche, comme certaines tiennent à le savoir: ni le patron ni le tissu ne m’ont été offerts par les marques ou merceries concernées. Je ne détaillerai pas dans chaque réalisation que je vous présente si c’est payé par mes soins ou offert par la marque: si je ne précise rien c’est que je l’ai payé moi même et si c’est offert, c’est systématiquement précisé, ici, sur Facebook ou sur Instagram.

J’espère que mon retour sur ce patron vous aura aidées ou plu, n’hésitez pas à partager l’article autour de vous et à l’épingler sur Pinterest, c’est rapide, je vous ai même préparé la miniature à épingler!